L'Histoire d'Avila - Quelques repères historiques pour situer Avila dans le temps

L'Histoire d'Avila - Quelques repères historiques pour situer Avila dans le temps

Fondée au XIe siècle pour protéger les territoires espagnols contre les Maures, cette « Ville des saints et des pierres », berceau de sainte Thérèse et lieu de sépulture du Grand Inquisiteur Torquemada, a conservé son austérité médiévale. On retrouve cette pureté de lignes dans sa cathédrale gothique et ses fortifications qui, avec leurs 82 tours de plan semi-circulaire et leurs neuf portes monumentales, sont les plus complètes d'Espagne.

Repères historiques

Ávila

Ávila

Les Vétons
Le nom de la ville provient des divers peuples et tribus qui ont vécu depuis des millénaires dans la province. Les premiers étaient les Vétons qui l'appelèrent Óbila (mont haut); elle était l'un des castros (village pre-romain fortifié, généralement situé au sommet d'une colline ou autre lieu facile à défendre des attaques extérieures) les plus importants de ce peuple.
Les Vétons ont laissés des vestiges archéologiques dans l'ensemble du territoire de la province d'Avila, spécialement des verrats en argile.

Ce furent les romains qui la peuplèrent plus tard. Ils lui donnèrent le nom de Abila ou Abela. Les romains ont laissé eux aussi leur empreinte dans l'histoire de la ville. On peut le voir surtout dans le Casco viejo (la vielle ville), qui est entouré par la muraille. Les rues piétonnes, les mosaïques et la Plaza Mayor (grand place ) nommée aussi Mercado Grande (grand marché) ou El Grande tout court, font partie des vestiges romains que l'on peut toujours admirer à Avila.

Royaume des Wisigoths
Les premiers peuples Wisigoths dans la péninsule se sont établis dans une aire relativement étroite. Sur la liste de peuplements Wisigoths en Espagne on peut citer les villes de Burgos, Soria, Guadalajara, Tolède, Avila, Cáceres, Madrid et Palencia, ce qui mène à penser que le choix des lieux était une affaire de stratégie. Même si le lieu exact n'a pas encore été déterminé, on sait qu'Avila a été une des places fortes pendant la période Wisigothe. Pendant les VIe et VIIe siècles, il n'y a pas eu de conflit touchant cette ville.
Avila à cette période joue un rôle actif sur le plan religieux comme en témoigne la documentation qui cite la participation des prélats d'Abela aux Conciles De Tolède, conséquence de la proximité de Tolède, capitale du Royaume Wisigoth.
L'empreinte wisigothe est confirmée par la présence de l'église de Santa María de la Antigua qui était attachée à un monastère. Les chroniques mentionnent que ce monastère a été fondé avant 687. Il s'agissait d'un monastère double (il y avait des nonnes et des moines) jusqu'à l'arrivée des arabes. Son importance était si grande qu'il est cité comme le lieu de la mort de Sainte Léocadie, fille du roi wisigoth Wamba. Le duc Severiano, noble wisigoth, y aurait été enterré aussi.

Moyen Âge
La période musulman
Lors de l'arrivée des maures, il n'y a pas eu de résistance de la part des habitants de la ville ni de mesures répressives de la part des envahisseurs. Les rapports quotidiens entre les deux cultures étaient ce qu'il y a de plus normal; la communauté chrétienne a pu garder ses coutumes, ses églises et sa culture; voire parfois la population s'est vue libérée des impositions de la noblesse et du clergé Wisigoths. Pourtant, les musulmans exclurent les non-musulmans du pouvoir.
Sous la domination musulmane, la ville est devenue un point stratégique, toujours convoité par les musulmans et les chrétiens, car elle représentait une place forte dans leur système de défense; l'affrontement était constant. Les armées chrétiennes occupèrent plusieurs fois la ville toujours de façon éphémère. Alphonse Ier et son fils Fruela menèrent plusieurs expéditions; ils arrivèrent à prendre la ville de 740 à 742. Leur but n'était pas d'y rester mais d'en détruire les défenses, récupérer un butin et en même temps, profitant que les habitants chrétiens de la ville suivaient le roi lors de l'évacuation de la ville, trouver de nouveaux habitants pour le repeuplement et la défense des royaumes chrétiens.
Après les incursions des rois chrétiens, Avila vécut trois siècles pour lesquels les historiens n'ont pas de documentation. La destruction des cultures et des villes elles-mêmes, l'évacuation de leur population chrétienne vers le Nord, ont laissées pratiquement dépeuplées Avila..

Reconquista
Au XIe siècle Raymond de Bourgogne, de par son mariage à Urraque, donc gendre d'Alphonse VI de Castille, fut chargé du repeuplement du centre de la péninsule et, dans le but de protéger Tolède apparaissent des murailles autour des villes de Salamanque, Avila et Ségovie. Plus tard, le repeuplement s'étend de plus en plus vers le sud, ce qui fait qu'Avila perd de l'importance sur l'échiquier de la Reconquista, même si la ville avait voix et droit de veto sein des Cortes de Castille.
Au Haut Moyen Âge, la ville et sa province prospèrent énormément; elle voit naître de nombreux personnages religieux, écrivains et conseillers spirituels tels que Teresa de Cepeda y Ahumada (sainte Thérèse d'Avila).
C'est à partir de XVIIe siècle que la ville entre dans une période de longue décadence et de dépeuplement qui à un moment a vu Avila habitée par seulement 4000 âmes.

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